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182. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

C’était la nouvelle de la prise de Philipsbourg. […] Il l’étonnait et la subjuguait par une éloquence toute nouvelle, rude et polie, impétueuse et ordonnée, délicate dans sa vigueur incomparable, savante dans sa gracieuse naïveté, soudaine, continue, tendre et terrible, pleine à la fois de soleil et de tonnerres, telle déjà qu’il ne semblait pas possible d’y ajouter une perfection plus haute, et qu’en effet lui-même, en la perfectionnant, l’a peut-être dépouillée de quelques-uns de ses attraits, et lui a certainement ôté un peu de sa prestigieuse saveur. […] … Quand est-ce que j’entendrai cette bienheureuse nouvelle : le règne du péché est renversé de fond en comble (dans cette capitale) ! […] On leur fit entendre que tout l’objet de la comédie nouvelle était là et qu’en un mot, « Tartuffe continuait les Provinciales. » Auprès des jésuites et de leurs amis, on disait qu’Orgon était du parti ; on se targuait d’une approbation donnée par le légat du pape, devant qui la pièce avait été lue ; on avait l’agrément du roi, celui de M. le Prince, celui de la reine mère, et encore celui de plusieurs prélats et personnes de piété.

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