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19. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Si le sens nouveau qu’on veut donner à ce rôle est désavoué par la raison, il a du moins le mérite de l’originalité. […] S’il prend un accent narquois en demandant à Dorine des nouvelles de sa femme et des nouvelles de son pieux ami, le spectateur n’a plus aucune inquiétude. […] Au lieu de se borner à mettre en relief toutes ses intentions, ils lui prêtent des intentions nouvelles qui l’étonneraient fort, s’il revenait parmi nous. […] Le moyen qui se présente naturellement, le seul auquel on puisse recourir, c’est de soumettre l’ancien répertoire aux mêmes conditions que les pièces nouvelles, c’est-à-dire d’en suivre, d’en surveiller les répétitions, sans rien abandonner aux caprices, aux prétentions des comédiens. […] Entre les comédies nouvelles et les comédies du XVIIe siècle, il y a si peu d’analogie, que les comédiens, fussent-ils animés du zèle le plus ardent, pourraient facilement prendre le change sur le sens du Misanthrope ou de l’École des femmes.

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