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109. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

La fable particulière de George Dandin est empruntée à deux Nouvelles de Boccace : l’une a donné l’idée de la principale scène du second acte, et l’autre a fourni le sujet du dénouement. […] De ce recueil de contes, assez semblable aux Mille et Une Nuits, Boccace a tiré plusieurs de ses Nouvelles, et entre autres, celle dont Molière a fait son dénouement. […] Je ne tairai cependant pas que, dans une des deux Nouvelles de Boccace qui lui ont servi pour l’intrigue de sa pièce, on voit, comme dans cette pièce même, une belle-mère noble, reprochant au roturier qui est son gendre, la bassesse de son extraction, l’injustice des plaintes qu’il forme contre sa femme, et l’indignité de sa propre conduite. […] Veut-il enfin les détourner des alliances disproportionnées, il leur dit : Votre noble épouse aura honte de vous, de vos manières, de vos liaisons ; du mépris de votre personne, elle passera facilement à celui du nœud qui vous lie ; elle en violera tous les devoirs, et vous porterez inutilement vos plaintes, de vos nouveaux alliés qui s’en offenseront, à vos anciens égaux qui n’en feront que rire. […] Au commencement du siècle suivant, le 21 juin 1704, Dancourt la fit reparaître avec un prologue et de nouveaux intermèdes de sa façon : elle eut encore moins de succès.

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