Molière se hâta de mettre l’autorisation à profit ; et, pour surcroit de précaution, il changea encore le nom de son héros : Tartuffe devint Panulphe. Je ne dirai pas que les deux noms se valent ; il y a dans tous les deux, aussi bien que dans l’Onuphre de La Bruyère, et dans le Montufar de Scarron, ce quelque chose de fourré et d’en dessous qu’y a signalé Sainte-Beuve ; mais Montufar sent trop sa cafardise ; Onuphre est noir et souterrain ; Panulphe, au contraire, est bonasse ; Tartuffe est le produit de tout cela. Il s’ajuste à l’homme comme de cire, eût-on dit alors, et Molière a donné ce nom à l’espèce, comme Adam a nommé les bêtes dans le Paradis quand Dieu les lui amena, pour l’éternité. […] On voulut même, comme pour le Misanthrope, trouver l’original de Tartuffe ; et l’abbé Roquette, à ce qu’assure Mme dé Sévigné, demeura toute sa vie affublé de ce nom. […] Le Traité de la comédie et des spectacles, publié sans nom d’auteur. — Biblioth. de l’Arsenal.