Si, au point de vue seulement du sujet qui nous occupe, nous nous demandons ce qu’était la philosophie ancienne, nous la voyons se résumer pour nous dans un mot : l’École, et se personnifier dans un nom : Aristote. […] J’aime bien mieux, pour moi, qu’en épluchant ses herbes, Elle accommode mal les noms avec les verbes, Et redise cent fois un bas et méchant mot, Que de brûler ma viande ou saler trop mon pot ; Je vis de bonne soupe et non de beau langage (39). […] Au moment où notre poète venait de terminer ses humanités, le père de son ami Chapelle, voulant léguer à ce fils naturel, à défaut de son nom, au moins une éducation solide, engagea Gassendi à lui donner des leçons. […] C’est elle qui a fait les grands hommes de tous les siècles, à partir de ceux dont l’œuvre bienfaisante est oubliée depuis longtemps, jusqu’à ces héros, ces saints, dont notre race a écrit les noms immortels, non dans ses livres, mais dans son cœur. […] Mais Molière a sondé jusqu’au fond le cœur humain et ses misères… Torturé par la douleur physique, fatigué de sa vie même et réduit à s’écrier un jour que les chaînes du grand roi le fatiguaient (61), il a vu les hommes lancer contre lui les plus atroces calomnies, ses parents oublier jusqu’à son nom, ses amis le trahir, celle qui possédait son cœur, le tromper!