/ 165
63. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

D’autre part, si l’on trouve ici la vérité choquante, c’est que, le plus souvent, lorsque l’on songe à Molière, on ne considère que le grand écrivain et pas du tout l’acteur, quoique la comédie jouée ait tenu autant de place dans son existence que la comédie écrite ; on ne veut voir l’auteur du Misanthrope que sous de nobles traits. […] Dans les « visites » de sa troupe chez les grands seigneurs, il observe les manières, les airs, les laçons de dire de la noble assemblée ; avant et après la représentation, tandis qu’il reçoit ordres ou complimens avec la docilité et la modestie obligées, il observe encore. […] On aime à trouver ainsi l’auteur du Misanthrope dans ce cortège de nobles esprits qui font à distance si belle figure autour du grand Condé. […] Chaque profession, la plus humble comme la plus noble, la moins classée comme la plus régulière, a son genre de point d’honneur. […] Noble fin, et digne de lui, malgré le terrible anathème de Bossuet ; sans elle, il manquerait quelque chose à une gloire dont elle fut le couronnement et comme l’apothéose.

/ 165