/ 165
161. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Quand le Misanthrope est indigné de tous les traits de médisance que Célimène et sa société viennent de lancer sur les absents, sur des gens qu’ils voient tous les jours en qualité d’amis; quand il leur dit avec une noble sévérité : Allons, ferme, poussez, mes bons amis de cour; Vous n’en épargnez point, et chacun à son tour. […] Tout ce qui est autour de lui le fait ressortir : sa femme, sa servante Nicole, ses maîtres de danse, de musique, d’armes et de philosophie, le grand-seigneur, son ami, son confident et son débiteur; la dame de qualité dont il est amoureux, le jeune homme qui aime sa fille, et qui ne peut l’obtenir de lui parce qu’il n’est pas gentilhomme, tout sert à mettre en jeu la sottise de ce pauvre bourgeois, qui est presque parvenu à se persuader qu’il est noble, ou du moins à croire qu’il a fait oublier sa naissance, si bien que, quand sa femme lui dit : Descendons-nous tous deux que de bonne bourgeoisie ?

/ 165