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160. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Le titre de cet Ouvrage, disoient-ils, n’est pas noble, & puisqu’il a pris presque toute cette Piece chez les Etrangers, il pouvoit choisir un sujet qui lui fît plus d’honneur. […] Tout ce qu’on en sait, c’est que sa Mere assuroit que dans son déreglement, si on en exceptoit Moliere, elle n’avoit jamais pu soufrir que des gens de qualité & que pour cette raison sa fille étoit d’un sang fort noble. […] Oui, je veux bien, perfide, oublier vos forfaits, J’en saurai dans mon ame excuser tous les traits, Et me les couvrirai du nom d’une foiblesse Où le vice du temps porte votre jeunesse, Pourvû que vôtre cœur veuille donner les mains Au dessein que j’ai fait de fuir tous les humains, Et que dans mon desert, où j’ai fait vœu de vivre, Vous soyez sans tarder resolue à me suivre ; C’est par là seulement que dans tous les Esprits, Vous pouvez reparer le mal de vos écrits, Et qu’après cet éclat qu’un noble cœur abhorre, Il peut m’être permis de vous aimer encore.

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