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200. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

C’est la meilleure de celles qu’a aimées Molière ; c’est le refuge de ses péchés et de ses peines ; si douce et si paisible, qu’à son âge, elle joue Agnès au naturel et qu’à soixante ans, quand elle voudra cesser de le jouer, le public refusera d’y entendre la du Croisy et ira lui-même, à grands cris, chercher la de Brie pour lui rendre la vraie Agnès. […] Quand il a clos ce sermon, en l’invitant à faire la révérence, comme en passant devant le sacrement, il lui fait lire, pour sa gouverne, un joli petit moisi livret, dirait maître François, destiné à être son unique entretien, et qui renferme Les maximes du mariage ou les devoirs de la femme mariée… avec son exercice journalier… Tout cela est le développement naturel du caractère d’Arnolphe ; il n’est point de libertin ayant pris sa retraite et entré au giron du mariage qui n’ait, pour sa défense et le morigènement de sa moitié, appelé au secours la religion et le diable ; le bon de l’Eglise, disent-ils, c’est qu’elle occupe nos femmes et les range au devoir.

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