Quant à La Fontaine, que son amour pour la rêverie et son indifférence pour la fortune tinrent toujours loin des faveurs, qui, seul avant Fénelon eut au temps de Louis XIV le goût de la solitude et le talent, de peindre la nature, comme on veut bien convenir qu’il ne doit son génie qu’à lui-même, à ses goûts et à ses auteurs favoris, les vieux écrivains du XVIe siècle, il est inutile d’insister sur ce point. […] Je ne sais s’il est vrai, comme l’affirmait un de ses contemporains, qu’avec lui on ne put parler que de vers, et des siens ; mais c’est une nature exclusivement littéraire, et qui ne dut subir que des influences du même genre : les satiriques romains, et chez nous Régnier et Molière, sont peut-être les seules influences qui aient déterminé la direction de son talent.