Vois naître tour à tour de nos feux triomphants, Des pieces de théâtre & de rares enfants ! […] La critique éveillée, une loge endormie ; Le reste de fatigue & d’ennui harassé, Le souffleur étourdi, l’acteur embarrassé, Le théâtre distrait, le parterre en balance, Tantôt bruyant, tantôt dans un profond silence : Mille autres visions, qui toutes dans mon cœur Font naître également le trouble & la terreur. […] « La Métromanie, me dira-t-on, fait naître les scenes amoureuses entre Dorante & Lucile, puisque cette derniere a un tic de famille, qu’elle aime les vers avec passion, & que si Dorante lui plaît, c’est par le secours des vers qu’il emprunte de M. […] Un ascendant mutin fait naître dans nos ames, Pour ce qu’on nous permet, un dégoût triomphant, Et le goût le plus vif pour ce qu’on nous défend. […] Il vaut mieux sans contredit n’en pas mettre, que de l’animer par le secours de personnages subalternes, comme dans le Dissipateur, dans le Philosophe marié, le Glorieux, &c. ou par des traits qui n’appartiennent pas du tout au caractere annoncé : mais lorsqu’on aura l’art de faire naître toutes les scenes, tous les incidents, toutes les situations du caractere promis par le titre, qu’on ne craigne point de trop compliquer une action ; ce seroit craindre de mettre trop de beautés dans un ouvrage.