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18. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

II est des hommes de génie qui ont besoin d’être encouragés par un cercle bienveillant : nés aimans, ils veulent être aimés ; l’opinion des autres leur importe toujours; la médiocrité orgueilleuse se suffît bien plus largement à elle-même que le génie modeste. […] Armande Béjart était née en 1645 et Molière en 1622; ainsi, vingt-trois longues années les séparaient Armande, pour plaire, était plus que belle, elle était jolie et gracieuse. […] Je suis , répondit Molière, avec la dernière disposition à la tendresse, et, comme tous mes efforts n’ont pu vaincre les penchans que j’avais à l’amour, j’ai cherché à me rendre heureux, c’est-à-dire autant qu’on peut l’être avec un cœur sensible. […] Rousseau pense que dans la scène du Sonnet, le comique naît de l’embarras du misantrope et de ses : je ne dis pas cela, répétés ; je suis tenté de croire tout le contraire : ce n’est point le biais que prend Alceste, c’est sa franchise même qui est ridicule ; dire la vérité quand il est de bon ton de mentir, c’est manquer à toutes les convenances.

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