/ 231
156. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Il y a quelque temps, je voyais dans un roman de Claretie, d’ailleurs intéressant, Le troisième dessous, le récit de la mort d’un grand acteur, et ce grand acteur, au moment suprême est peint rassemblant ses forces défaillantes pour donner à son fils, acteur aussi, une leçon sur Arnolphe ; il lui apprend à le jouer au tragique, à quoi la circonstance l’aide beaucoup ; il meurt ensuite, extrêmement satisfait. […] En vérité, je ne sais ce que vous m’avez fait, mais je sens que je suis fâchée à mourir de ce qu’on me fait faire contre vous, que j’aurai toutes les peines du monde à me passer de vous, et que je serais bien aise d’être à vous. […] Dites-moi franchement ce qui en est, car enfin, comme je suis sans malice, vous auriez le plus grand tort du monde si vous me trompiez ; et je pense que j’en mourrais de déplaisir. […] Ce charmant Horace, si bien fait pour Agnès, qui a cette candeur des jeunes hommes, la confiance, née au fond de la même ignorance de la vie et de la même générosité de cœur, cet éventé, toujours débordant d’amour et du besoin d’en parler, si bon, si honnête, qui, devant l’ignorance d’Agnès, et les dangers où la fait se jeter la sottise d’Arnolphe, se sentie devoir du respect, qui aimerait mieux mourir que de l’abuser, cet Horace enfin, si tendre, si dévoué, si fou, — Delaunay l’a été si bien, qu’il en a mis un peu dans tous ses rôles.

/ 231