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67. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Malheureusement, l’art et la morale ont à leur reprocher l’inobservation fréquente de l’unité de lieu, la duplicité ou même la triplicité d’intrigue, le nombre trop considérable des personnages, et l’indécence des situations aussi-bien que des paroles. […] De cette manière d’envisager l’art de la comédie sous le rapport de l’utilité morale, il est résulté qu’ordinairement Molière a montré le vice triomphant du ridicule, et la méchanceté de la sottise. […] Molière, il faut le répéter, a épargné les vices, parce qu’il les aurait attaqués sans profit pour la morale, et il a combattu les ridicules, parce qu’il le pouvait faire avec fruit pour la société. […] Il y a le dénouement de l’action ; il y a aussi le dénouement du sujet, c’est-à-dire de la partie comique et morale de l’ouvrage. […] La morale d’Épicure, presque également calomniée par ses sectateurs et par ses adversaires, mais vengée des uns et des autres par les écrits et surtout par les mœurs du vertueux Gassendi, cette morale fut, celle que le jeune Poquelin adopta dès lors, et qu’il professa toujours.

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