C’est dans ces termes et sur ce terrain que nous abordons sans crainte la critique morale du théâtre de Molière. […] Le Misanthrope, Le Tartuffe, Le Bourgeois gentilhomme et Les Femmes savantes ne sont que des chapitres, et les plus importants, de ce cours de morale dramatique à l’usage des gens du monde. […] Alceste a le tort de se croire parfait et infaillible, d’exagérer sa propre valeur morale, de ramener tout à soi et de ne voir que faiblesse et perversité dans tout ce qui s’oppose au despotisme de sa volonté ou s’écarte du modèle intérieur dont il prétend faire une règle générale. […] On ne finirait pas, on ne se lasserait pas non plus, si l’on voulait tirer de ce livre unique, qui amuse l’enfance, qui instruit l’âge mûr, qui console la vieillesse, tous les trésors de morale et de poésie qu’il renferme.