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168. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Mais au théâtre, on ne saurait ce que c’est qu’une haire et une discipline si l’on se contentait de les montrer aux yeux, il faut les nommer ; c’est le cas de prendre à rebours le vers d’Horace : Segnius irritant… Mais si cette raison est suffisante pour les traits extérieurs du caractère, par exemple encore pour le mouchoir de Dorine, il me semble qu’elle ne suffit plus pour les traits moraux, s’ils étaient véritablement en contradiction avec le caractère du personnage, car on pourrait toujours justifier par cette même raison de l’optique théâtrale toutes les exagérations et même les contresens dans les caractères comiques. […] Molière s’est donc montré libre et hardi dans ces deux ouvrages, mais, encore une fois, de cette hardiesse qui est le propre du génie dramatique. […] C’est encore que Montausier, que l’on avait voulu irriter contre Molière en lui disant qu’il était joué sous le nom d’Alceste, s’en montra au contraire très fier et en remercia l’auteur.

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