Le Misanthrope est de 1666 ; Le Grand Cyrus parut en 1650 ; Molière avait lu Mlle de Scudéry, et l’on ne rabaisse point sa gloire en pensant que le portrait de Mégabaste, l’homme à la fois violent et équitable, a dû lui donner l’idée de faire Le Misanthrope. […] Ce n’est guère probable ; mais les relations entre l’auteur du Cid et le futur auteur du Misanthrope commencèrent certainement dès cette époque. […] Et les rubans verts d’Alceste, ainsi immortalisés, vivront aussi longtemps que Le Misanthrope et Molière. […] Si Shakespeare a fait Shylock, Molière a fait Harpagon ; si le premier a son misanthrope, le second a aussi le sien. […] Il en est de même des deux misanthropes, bien que Timon d’Athènes et Alceste différent par plus d’un point.