Le plus sûr et le meilleur, pour deux cœurs qui s’aiment tendrement, c’est de tempérer tout d’abord d’un peu, de beaucoup même, de raison et d’indulgence mutuelle, l’expansion de leurs sentiments les plus vifs, afin que par une sorte de réciproque d’une belle parole de l’Évangile, ils soient beaucoup aimés parce qu’ils auront beaucoup pardonné. […] À qui s’étonnerait, en général, de trouver chez les servantes de Molière tant d’esprit et de bon sens, notre spirituel compatriote a déjà répondu d’avance en rappelant l’exemple de cette brave Laforêt qui réunissait au meilleur des cœurs un esprit si judicieux que Molière lui soumettait ses ouvrages, de cette excellente fille qui fut pour lui une sorte d’humble Providence dont la sainte affection et le dévouement infatigable savaient le soulager dans ses souffrances physiques et le consoler dans ses douleurs morales.