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16. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Ce fut alors que Pocquelin prit le nom de Moliere, qu’il a toûjours porté depuis : mais lorsqu’on lui a demandé ce qui l’avoit engagé à prendre celui-là plûtôt qu’un autre, jamais il n’en a voulu dire la raison, même à ses meilleurs amis. […] Quoique son temperament très-délicat l’ait obligé de vivre de lait pendant plus de dix années, il restoit cependant quelquefois quatre & cinq heures à table avec les meilleurs convives & les plus grands buveurs, tandis qu’il n’avoit d’autre mets & d’autre boisson que son lait avec un peu de pain ou de biscuit. […] Quand il a voulu imiter les anciens, on voit qu’il les a sur-passez ; l’on en peut juger par son Amphitrion d’avec celui de Plaute, qui est pourtant une des meilleures Comédies de ce Poëte Latin. […] a On pourroit partager & distinguer les pieces de Moliere en trois classes ; la premiere seroit pour des genies superieurs & des Maîtres de l’Art ; la seconde, pour des personnes nées avec un goût naturel pour les bonnes choses, & qui ont la pratique du beau monde ; la troisiéme, pour la bonne Bourgeoisie & pour le Peuple : cependant on dira aussi en même tems que les personnes d’un genie superieur & du meilleur goût trouveront toûjours quelques beautez, jusques dans les Pieces qu’on pourroit mettre dans la troisiéme classe.

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