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18. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

L’Avare était en prose : L’Avare donc était mauvais. […] Et la pièce où l’on fait aimer le fils insolent qui l’a faite, en est-elle moins une école de mauvaises mœurs3 ?  […] Ils excuseront Cléante, parce qu’il est excusable ; mais ils ne l’approuveront pas, parce qu’il est criminel ; et le sentiment qui prévaudra dans leurs âmes sera celui de l’indignation contre un mauvais père, coupable d’avoir un mauvais fils, puisque, devant mériter son amour et sa vénération, il n’a su mériter que sa haine et son mépris. […] Heureusement Louis XIV, satisfait de réussir dans son noble métier de roi, ne trouvait pas mauvais que les hommes de lettres fussent plus connaisseurs et plus habiles que lui en littérature. […] Après le mérite de faire un bon ouvrage, il y en a un autre, moins brillant sans doute, mais peut-être encore plus rare, c’est de reconnaître qu’on en a fait un mauvais.

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