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111. (1900) Molière pp. -283

Dans Les Fourberies de Scapin, par exemple, il y a des scènes qui sont prises à Cyrano de Bergerac et à Tabarin, ses contemporains, et ce ne sont pas les plus mauvaises ; ces scènes ont été prises, et, entendons-nous, arrangées ; ce sont la scène de la galère, la scène du sac. […] Est-il possible de peindre l’effet des romans mauvais, des romans extravagants, par une circonstance plus saisissante ? […] Je ferai cela en vous mettant d’abord en face des chagrins domestiques de Molière : sur ce sujet, toutefois, je glisserai ; j’y ai déjà touché par avance en vous parlant de L’École des femmes ; mais, à côté du mauvais mariage de Molière, il y a ses souffrances physiques, et sur ce sujet-là je m’arrêterai davantage, car il a tiré de sa mauvaise santé sa comédie la plus éblouissante, peut-être sa comédie la plus étonnante, Le Malade imaginaire. […] Molière n’y avait mis aucune espèce de mauvaise intention ni contre la religion, ni contre les dévots, cela est certain ; je vais dire pourquoi. […] Plus ils sèment d’amusement sur la peinture des passions mauvaises et des sentiments mesquins, plus ils en tirent d’incidents comiques, soyez persuadés que plus ils en ressentent d’horreur et de dégoût.

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