C’est l’amour-propre qui a engendré les précieuses affectant un jargon inintelligible, et les savantes engouées pour des sciences qu’elles ne comprennent pas ; les pédants si orgueilleux de leur érudition indigeste, et les beaux-esprits si vains de leurs fadaises rimées ; le manant qui épouse la fille d’un gentilhomme, et le bourgeois qui aspire à passer pour gentilhomme lui-même ; les prudes qui affichent une sévérité outrée, et les coquettes qui étalent les conquêtes faites par leurs charmes ; les marquis qui se vantent des dons de la nature, des bontés du roi et des faveurs des dames ; et ce misanthrope lui-même dont il faut estimer la vertu, mais dont l’orgueil bourru fronde la vanité de tous les autres. […] Les marquis, que lui-même qualifie de ridicules y ne sont que des bouffons propres à divertir le public par une espèce particulière d’impertinence et de sottise. […] Un écrivain, connu pour se livrer avec ardeur à la recherche et à la défense de la vérité, M. le marquis de Fortia d’Urban, s’est élevé contre ces actes, qu’on pouvait croire inattaquables.