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149. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Le Mariage forcé, comédie-ballet, en un acte, en prose, représentée au Louvre et sur le théâtre du Palais-Royal, avec quelques changements, 1664. […] Ses démarches, qui ne peuvent être entièrement innocentes, quand on ne les accuserait que de légèreté et d’imprudence, tournent toujours à son avantage par les expédients qu’elle trouve pour se tirer d’embarras, de sorte que l’on est peut-être plus tenté d’imiter la conduite de la femme, toujours heureuse, quoique toujours coupable, que désabusé des mariages peu sortables, par l’exemple de l’infortune du mari. […] Molière a si bien senti la faute qu’on lui reproche qu’il a eu grande attention, dans la seconde scène du premier acte, à donner à Cléante le caractère d’un fils très respectueux, et qui sent parfaitement ce que la nature exige de lui ; mais en même temps il l’a représenté passionné pour une jeune fille, et tremblant que l’extrême avarice de son père ne devienne un obstacle à son mariage. […] Il lui fait dire à son père dans la dernière scène, que son trésor est retrouvé, et qu’il lui sera rendu, s’il veut consentir à son mariage avec Marianne : il ajoute que la mère de Marianne lui laisse la liberté du choix, et finit par supplier son père de lui céder sa maîtresse. […] Le ridicule outré d’un provincial donne lieu à un intriguant de profession, qui est dans les intérêts d’Éraste, d’imaginer divers moyens pour détourner également, et Oronte de donner sa fille à M. de Pourceaugnac, et M. de Pourceaugnac de finir le mariage qui l’avait attiré à Paris.

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