Ce libelle, écrit probablement sous l’inspiration de quelque comédienne, camarade et rivale d’Armande, noircit le plus qu’il peut celle qui fut la Guérin après avoir été la Molière, et appuie tout naturellement sur les chagrins qu’elle put causer à son premier mari. […] Armande le trompait : Armande, qu’il avait épousée par amour, après l’avoir élevée avec la plus généreuse et la plus libérale bonté, et beaucoup plus comme l’Ariste de l’École des Maris que comme Arnolphe. C’était une âme sèche, un esprit frivole, nonchalante, affectée, coquette par-dessus toute chose, incapable de sortir de son petit mot vaniteux pour comprendre ni l’amour, ni le génie de son mari ; — ne voyant en lui seulement que le mari, mari comme un autre, emporté, jaloux et ridicule ; à chaque réconciliation où il consentait, l’estimant moins, parce qu’elle l’avait abaissé ; et, pas plus que le valet de chambre de je ne sais plus quel Grec qu’on faisait fils de Jupiter, n’admettant que l’homme qu’elle savait ainsi bâti fut un demi-dieu. On sait qu’elle le remplaça après sa mort par un comédien quelconque, auquel il paraît qu’elle fut fidèle ; ce qui fit dire : Elle avait un mari d’esprit qu’elle aimait peu ; Elle en prend un de chair qu’elle aime davantage. […] Il n’est besoin pour répondre que d’exposer ce qu’était ce seigneur, le propre mari de la plus fameuse, après sa mère Arthénice, de ces tout exquises précieuses dont Molière nous a tracé l’amusant crayon.