Plusieurs fois, dans ses pièces, comme l’École des maris et l’Avare, Tartuffe et les Femmes savantes, il a laissé voir les mêmes qualités par la façon dont il emploie l’éternel ressort du théâtre et de la vie, l’argent, par la promptitude avec laquelle Valère et Clitandre mettent leur bourse et leur dévoûment à la disposition de leurs amis dans l’embarras. […] Armande n’était pas femme à remplacer auprès de lui Madeleine Béjart, en fait d’ordre et d’économie : elle tripotait dans les affaires de son mari, qui ne la contrariait pas ; ainsi, sur un prêt de 1, 000 livres fait par Molière, elle s’en faisait rembourser 200, dont elle ne donnait pas quittance, et, sans doute, ne lui en disait rien. […] Plus tard, il est l’amant heureux ou malheureux de Mlle du Parc, que Racine lui enlève, et de Mlle de Brie, pourvues l’une et l’autre de maris philosophes. […] Il effleure même, dans Amphitryon, une forme assez particulière de jalousie dont la littérature devait grandement abuser plus tard, celle de l’amant à l’égard du mari. […] La première inspire encore les Précieuses ridicules et Sganarelle, mais la seconde s’y montre déjà et elle devient prépondérante à partir de l’École des maris.