Soyez simples, dit Molière aux philosophes et aux médecins, soumettez à l’expérience les règles de la science, songez à la perfectionner sans cesse ; ne vous payez pas, et ne nous payez pas de mots, qu’ils soient latins ou grecs ; enfin, commencez moralement et physiquement par nous guérir, et nous ne manquerons pas de vous rendre grâce. […] Isabelle manque à toutes les convenances, s’expose à bien des périls sans doute ; elle le reconnaît elle-même : Je fais, pour une fille, un projet bien hardi, Mais l’injuste rigueur dont envers moi l’on use Dans tout esprit bien fait me servira d’excuse….. […] Gorgibus menace sa fille et sa nièce : « Ou vous serez mariées toutes deux avant qu’il soit peu, ou, ma foi, vous serez religieuses ; j’en fais un bon serment. » Toutes les jeunes filles que l’on prétend contraindre à renoncer à leur amour : la fille d’Harpagon, celle de Philaminte, celle de Monsieur Jourdain, ne manquent pas de s’écrier comme la jeune veuve : « Un cloître est l’époux qu’il me faut. » La pensée est la même, si les expressions ne sont point semblables.