Voisins que les maîtres de l’art appellent des frères chapeaux1. » Voici le jugement que M. de La Bruyère a porté des ouvrages de Molière : « Il n’a manqué à Térence que d’être moins froid ; quelle pureté, quelle exactitude, quelle politesse, quelle élégance, quels caractères ! Il n’a manqué à Molière que d’éviter le jargon, et d’écrire purement ; quel feu, quelle naïveté, quelle source de bonne plaisanterie, quelle imitation de mœurs, et quel fléau de ridicule ! […] Élise, d’un autre côté, en lui permettant de faire cette supposition à son père, manque aux bonnes mœurs et à la bienséance ; et jamais l’on ne doit exposer de pareils modèles aux yeux du spectateur. […] En lui faisant faire une pareille démarche, Molière a prétendu donner une preuve incontestable des bons sentiments de ce fils, et montrer que s’il a manqué de soumission et de respect, on ne doit l’imputer qu’à la honte que lui cause l’avarice de son père, et à l’injustice qu’il lui fait du côté de l’amour et de l’argent qu’il lui fait acheter si cher. […] Ailleurs j’ai marqué que le jeu, D’escarpolette, queue leu leu, La chasse, chère et mélodie, Et tous les soirs la comédie1, Sont le plaisir quotidien De la Cour, où ne manque rien.