Molière lui-même les décrit en cent endroits de ses comédies ; rappelez-vous d’abord les vers de Sganarelle dans L’École des maris, quand Sganarelle dit à son frère : Voulez-vous des muguets m’inspirer les manières, M’obliger à porter de ces petits chapeaux Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux ; Et de ces blonds cheveux de qui la vaste enflure Des visages humains offusque la figure ; De ces petits pourpoints sous les bras se perdants, Et de ces grands collets jusqu’au nombril pendants ; De ces manches qu’à table on voit tâter les sauces, Et de ces cotillons qu’on nomme haut-de-chausses ; De ces souliers mignons de rubans revêtus Qui vous font ressembler à des pigeons pattus, Et de ces grands canons où, comme en des entraves, On met tous les matins ses deux jambes esclaves, Et par qui nous voyons ces messieurs les galants Marcher écarquillés ainsi que des volants ? […] Pour comble d’invraisemblance, la scène se passe à Paris, dans le Paris de Molière et de Louis XIV, de Ninon de Lenclos et de madame de Maintenon ; la ville aux élégantes amours, aux belles passions, aux belles manières, au savant langage !