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95. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

D’accord ; mais lui-même est pour beaucoup dans son malheur, Molière ne veut pas que nous l’oubliions, et pas plus qu’il n’entend nous faire pleurer quand il jette Arnolphe aux pieds d’Agnès, il ne veut nous indigner ni nous gonfler le cœur de pitié, lorsqu’au quatrième acte il met Alceste et Célimène aux prisés. […] cela devait arriver pourtant… Voilà ce que marquaient les troubles de mon âme, Ce n’était pas en vain que s’alarmait ma flamme, ce n’est pas étonnant si j’étais si désagréable, si contredisant, si grincheux : Par ces fréquents soupçons qu’on trouvait odieux, Je cherchais le malheur qu’ont rencontré mes yeux, Et malgré tous vos soins et votre adresse à feindre, Mon astre me disait ce que j’avais à craindre ! […] Alceste avoue, en effet, Oui, oui, je l’ai perdu… mais c’est votre faute, c’est … lorsque dans votre vue J’ai pris pour mon malheur le poison qui me tue Et que j’ai cru trouver quelque sincérité Dans les traîtres appas dont je fus enchanté.

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