Un des spectateurs les plus assidus et les plus fanatiques de la nouvelle pièce, nommé Neufvillenaine, a parlé avec admiration du jeu de Molière dans ce rôle de Sganarelle : « Molière changeait vingt fois son visage dans le courant de la pièce ; il était admirable à chaque fois qu’il croyait apercevoir quelque preuve de son malheur ; sa pantomime excitait des éclats de rire interminables. » Ainsi s’exprime l’enthousiasme de Neufvillenaine, qui va jusqu’à regretter de n’avoir, pour reproduire ces postures, le pinceau d’un Poussin, d’un Lebrun ou d’un Mignard. […] Il pouvait seulement, comme nous avons dit, s’avouer et prévoir qu’il ne parviendrait pas à s’attacher le cœur de la jeune femme, et, avec son expérience de la nature humaine, plaindre dès lors l’impuissance et le malheur de son amour.