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71. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

La tragédie achevée, il reparut sur le théâtre ; « et, après avoir remercié Sa Majesté, en des termes très modestes, de la bonté qu’elle avait eue d’excuser ses défauts et ceux de toute sa troupe, qui n’avait paru qu’en tremblant devant une assemblée si auguste, il lui dit que l’envie qu’ils avaient eue d’avoir l’honneur de divertir le plus grand Roi du monde leur avait fait oublier que Sa Majesté avait à son service d’excellents originaux dont ils n’étaient que de très faibles copies ; mais que, puisqu’elle avait bien voulu souffrir leurs manières de campagne, il la suppliait très humblement d’avoir pour agréable qu’il lui donnât un de ces petits divertissements qui lui avaient acquis quelque réputation, et dont il régalait les provinces40. » Son compliment fut goûté, et son offre agréée. […] Elle eut l’imprudence de dire au roi que, si son mari était criminel, ses crimes avaient été autorisés par Sa Majesté elle-même ; et le curé, plus occupé de ses propres intérêts que de l’objet de sa démarche, crut devoir profiter de l’occasion pour se justifier d’une accusation de jansénisme dont il croyait qu’on l’avait chargé auprès du roi. […] « Cette troupe,dit La Grange dans sa préface des Œuvres de Molière, était si souvent employée pour les divertissements du roi, qu’au mois d’août 1665, Sa Majesté trouva à propos de l’arrêter tout-à-fait à son service, en lui donnant une pension de sept mille livres ».

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