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47. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

En fidèle sujet, il va trouver son roi, Et l’instruit d’un secret qui le tire de peine : Mais, parce qu’il commence à nuire sur la scène, Pour l’en faire sortir, cet auteur sans raison Fait commander au roi qu’on le mène en prison ; Et, contre son devoir, quoi qu’Orgon ait pu faire, Et sachant ce secret, quoiqu’il ait su s’en taire, Qu’il ait blessé par là l’auguste majesté, Il triomphe, bien loin d’en être inquiété. […] Qu’on rapproche en effet les passages qu’on vient de lire des expressions mêmes du poète comique : « Votre majesté a beau dire, et monsieur le légat et messieurs les prélats ont beau donner leur jugement, ma comédie, sans l’avoir vue, est diabolique en mon cerveau ; je suis un démon vêtu de chair et habillé en homme, un libertin, un impie digne d’un supplice exemplaire. […] Ce livre, sire, a été présenté à votre majesté, etc. » Si l’on compare maintenant les dates, elles offriront une preuve au moins aussi décisive. […] Le roi doubla sa pension, et ses acteurs reçurent la permission de prendre le titre de comédiens ordinaires de sa majesté.

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