Que l’on y prenne garde : la légende des amours de Molière avec Madeleine Béjart, quelles qu’en puissent être les suites, demeure inconciliable avec le respect que nous aimons à professer pour une telle mémoire ; ou Armande serait la fille de Molière, ce qu’il est inutile de qualifier, ou bien il aurait, à tout le moins, épousé la fille ou la sœur de sa maîtresse, deux cas sociaux qui, pour n’être pas sans exemple, ne le recommanderaient pas mieux à l’estime de ses contemporains qu’à celle de la postérité. […] Je l’ignore, mais il me paraît bien qu’elles furent inutiles et que, pour se faire des ressources, la maîtresse délaissée dut, plus que jamais, redevenir comédienne. […] Lorsque les in fidélités d’Armande l’affolèrent de douleur, sa confidente, sa consolatrice fut cette ancienne maîtresse, qui voulut bien oublier qu’on l’avait délaissée et ne voir que le cœur au désespoir. […] Il désirait mieux de ce côté ; il lui fallait, par exemple, l’assurance que le prince de Conti, s’il n’était tout à sa nièce, ne se livrerait plus, du moins, comme par le passé, à d’autres maîtresses, capables de les gouverner ; et aussi, la certitude qu’il abandonnerait toute pensée hostile à son ministère et ne l’inquiéterait plus par sa turbulence, du fond de son gouvernement de Languedoc.