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107. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

toutefois je songe à ma maîtresse. […] Mais que diantre est-ce là, qu’avec tant de rudesse Il nous fait au logis garder notre maîtresse? […] Quant au comique de situation, « la beauté du sujet de l’École des Femmes consiste surtout dans les confidences perpétuelles que fait Horace au seigneur Arnolphe ; et ce qui doit paraître le plus plaisant, c’est qu’un homme qui a de l’esprit, et qui est averti de tout par une innocente qui est sa maîtresse, et par un étourdi qui est son rival, ne puisse avec cela éviter ce qui lui arrive. »Cette remarque n’est point de moi ; elle est d’un homme qui devait s’y connaître mieux que personne, de Molière, lui-même, qui s’exprime ainsi mot à mot par la bouche d’un des personnages de la Critique de l’École des Femmes, petite pièce fort jolie, qu’il composa pour répondre à ses censeurs, et qui fut jouée avec beaucoup de succès. […] Le voici : « Il fallait que le Misanthrope fût toujours furieux contre les vices publics, et toujours tranquille sur les méchancetés personnelles dont [p.255] il est la victime. » En conséquence, Alceste, selon lui, doit trouver tout simple qu’Oronte, dont il a blâmé les vers, s’en venge par des calomnies; que ses juges lui fassent perdre son procès, quoiqu’il dut le gagner, et que sa maîtresse le trompe, malgré les assurances qu’elle lui a données de son amour. […] On lui emprunte son argent pour parler de lui dans la chambre du roi y on prend sa maison pour régaler à ses dépens la maîtresse d’un autre, et tout le monde, femme, servante, valets, étrangers, se moquent de lui.

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