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25. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

« Cette sorte d’intrigue est, je crois, celle qui a le plus de mérite, & qui doit produire un plus grand effet ; parceque le spectateur, indépendamment de ses réflexions sur l’art du poëte, est bien plus flatté d’imputer les obstacles qui surviennent, aux caprices du hasard, qu’à la malignité des maîtres ou des valets ; & qu’au fond une comédie intriguée de la sorte, étant un image plus fidelle de ce que l’on voit arriver tous les jours, elle porte aussi davantage le caractere de la vraisemblance. […] Célia, suivante de Laura amante de Dom Félix, vient lui dire que sa maîtresse est fort en colere contre lui, mais que pour lui fournir le moyen de se racommoder, elle laissera sa porte entre-ouverte dès que son vieux maître sera parti pour la campagne, & qu’il pourra entrer dans la maison. […] Célia, suivante de Laura, accourt pour dire que son vieux maître va paroître : on fait cacher Lisardo dans un cabinet. […] Calabacas présente un papier à son maître, lui dit que c’est son mémoire, lui demande son congé ; il ne veut plus servir un maître qui a des secrets pour lui. […] Il trouve enfin un protecteur qui écrit au Roi pour lui vanter les services de l’infortuné : il parvient aux pieds du Trône ; son maître prend le papier, commence à le lire : le héros croit ses malheurs finis ; point du tout : le hasard veut que le Roi s’endorme dans ce moment.

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