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22. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Ce genre devoit nécessairement prendre naissance chez une nation fiere, romanesque, & qui regarde la noblesse comme le premier des mérites : aussi dans les comédies espagnoles, sur-tout dans celles de Calderon & de Lopez de Vega, voyons-nous souvent au rang des interlocuteurs el Conde, la Duquesa, el Principe, la Reyna, el Rey, le Comte, la Duchesse, le Prince, la Reine, le Roi. […] Clotalde, je suis homme ; en cette qualité  Je mérite de te connoître. […] Elle s’en excuse comme ne connoissant pas assez particuliérement le mérite de ses prétendants, & leur commande de choisir eux-mêmes les trois qu’ils en jugent les plus dignes, les assurant que s’il se rencontre quelqu’un entre ces trois qu’elle puisse aimer, elle l’épousera. […] S’il a tant de valeur que vous-même le dites, Il sait quelle est la vôtre & connoît vos mérites, Et jugera de vous avec plus de raison Que moi qui n’en connois que la race & le nom. […] Je n’entreprendrai point de juger entre vous Qui mérite le mieux le nom de son époux ; Je serois téméraire, & m’en sens incapable, Et peut-être quelqu’un m’en tiendroit recusable.

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