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124. (1884) Tartuffe pp. 2-78

La chose est proposée, moins de trois mois après, par un certain Roullé, curé de Saint-Barthélemy, en son libelle : Le roi glorieux au monde, où il démontre que : Molière, ce démon vêtu de chair et habillé en homme, mérite le dernier supplice, et le feu même, avant-coureur de celui de l’enfer . — Remarquons en passant que ceci n’est pas une menace en l’air ; on brûlait très bien encore ; c’est cette année même, 1664 ou 1665, que périt ainsi en Grève le poète Claude Petit, pour des vers contre la Sainte Vierge2. […] Je ne mérite pas de vous faire pitié… Et. comme Orgon refuse de reprendre rien, à ses yeux il le va répandre aux pauvres. […] Dans le clavier du rire, le ha ha que mérite Alceste, lâchant ses apophtegmes rageurs, n’est pas le ho ho qui convient pour Arnolphe, ce fou, ce fieffé brutal ; ce n’est pas non plus l’espèce de hu hu qui doit poursuivre Tartuffe, mêlé de huée pour le drôle et d’un épanouissement de rate à le voir découvert. […] Je suppose une espèce de jugement dernier des races, où chacune, appelée à la barre, soit invitée, pour se voir adjuger là-haut une place selon ses mérites, à déposer l’ouvrage où son esprit se reflète le mieux — son chef-d’œuvre, et la représentation de sa plus haute action sur le monde.

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