/ 120
110. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Le sonnet n’est point méchant selon la manière d’écrire d’aujourd’hui, et ceux qui cherchent ce que l’on appelle pointes ou chutes, plutôt que le bon sens, le trouveront sans doute bon ; j’en vis même, à la première représentation de cette pièce, qui se firent jouer pendant qu’on représentait cette scène ; car ils crièrent que le sonnet était bon avant que le Misanthrope en fît la critique, et demeurèrent ensuite tout confus. […] Il ne tient pas un seul moment l’auditeur en balance, on le connaît d’abord aux marques que je donne ; et d’un bout à l’autre, il ne dit pas un mot, il ne fait pas une action qui ne peigne aux spectateurs le caractère d’un méchant homme, et ne fasse éclater celui du véritable homme de bien, que je lui oppose. » Molière continue sa préface en faisant l’apologie de la comédie en général, et finit ainsi : « [*]Mais, supposé, comme il est vrai, que les exercices de la piété souffrent des intervalles, et que les hommes aient besoin de divertissement, je soutiens qu’on ne leur en peut trouver un qui soit plus innocent que la comédie.

/ 120