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12. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

» Et Madelon, dans sa vanité coupable, en arrive à espérer que sa mère a pu devenir la maîtresse de quelque prince charmant : « Je crois que quelque aventure un jour me viendra développer une naissance plus illustre. » Comme nous la comprenons alors, cette fureur de Gorgibus, s’indignant contre la préciosité, le bel esprit, qui ont empoisonné l’âme des deux jeunes filles, et envoyant à tous les diables ces « sottes billevesées, amusements des esprits oisifs, romans, vers, chansons, sonnets et sonnettes ». […] Vous n’avez consulté pour cela que mon père et ma mère : ce sont eux proprement qui vous ont épousé ; je prétends n’être point obligée à me soumettre en esclave à vos volontés. […] De toutes amitiés il détache mon âme ; Et je verrais mourir frère, enfant, mère et femme, Que je m’en soucierais autant que de cela… On croirait entendre là, si j’ose me servir ici de cette expression, comme une « parodie » des propos jansénistes. […] Elle est inutile, incapable de remplir ses devoirs naturels d’épouse et de mère, les seuls qui soient sacrés aux yeux du poète. […] Votre devoir de père, de mère, de tuteur, de fille, d’épouse, d’ami, de serviteur, de maître, de sujet.

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