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97. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Il n’avait cessé, jusqu’à l’École des Maris, d’étudier assidûment les anciens ; mais tout annonce qu’après cette pièce, il passa à nos vieux français (voyez le long sermon d’Arnolphe, le portrait de la vieille, etc. […] Non pas qu’il n’ait observé toute sa vie, avec une extrême attention, la comédie qui se joue sur la terre entre les hommes ; mais c’est moins dans cette étude qu’il s’instruisit que par une longue et douloureuse contemplation de ses propres infirmités. […] Les médecins étaient depuis longtemps un grand sujet de rire : ils couraient crottés par la ville, en longues robes noires, ne parlaient que latin; et quelles belles choses disaient-ils ? […] Baron avait préparé tout du long du chemin un beau discours pour demander pardon à son bienfaiteur; mais en voyant Molière le premier lui tendre les bras, il ne put que pleurer. […] On dit qu’elle avait fait placer sur sa tombe une large et longue pierre, et que, durant un hiver très froid, en mémoire de celui qui n’était plus, elle fit, sur cette pierre même, entretenir un grand feu pour réchauffer les pauvres de sa paroisse.

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