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182. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Pour avoir la possibilité de prévenir les effets de celles qui envahissent instantanément l’esprit, il faut une longue habitude de s’observer et une volonté énergique de leur résister avant qu’elles aient complètement absorbé l’esprit, car, dès qu’elles en sont arrivées là, l’homme ne se possède plus, il est possédé par elles. […] Pour opérer une modification dans la nature instinctive de l’homme, ce qui est loin d’être toujours possible, il faut avoir recours à une longue éducation qui vise à exciter les bons sentiments et à apaiser, à affaiblir les mauvais ; aussi ne peut-on espérer un succès que si l’individu possède à quelque degré les germes des premiers. […] Devant l’idiotie morale qui les rend incapables de lutter contre leurs mauvais instincts, le système actuel, qui vise exclusivement à punir et qui n’aboutit qu’à une aggravation dans leur état normal, devrait céder la place au système qui a pour but de modifier, s’il se peut, cet état par des procédés humains et surtout par une longue habitude d’un travail professionnel obligatoire qui leur permettra de vivre honnêtement une fois libérés.

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