/ 115
45. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Non : si Molière, l’homme probe et délicat, accepta la totalité de cette riche succession, c’est qu’il savait bien que sa femme en était l’héritière directe et légitime, et que Madeleine, en la lui assurant intégralement, ne faisait que rendre hommage à la loi divine et sociale. […] Gazier, examina la question dans la Revue critique d’histoire et de littérature du 3 novembre 1884 ; il adopta pleinement mes raisons, y joignit de nouveaux et solides arguments, et conclut en ces termes : « C’est en vertu des lois en vigueur dans le diocèse de Paris que l’archevêque Harlay refusa d’enterrer Molière ; mais Louis XIV ayant dit : ʺJe le veux !  […] Mais, qu’on le remarque bien, cette demi-tolérance, fondée sur un édit royal et sur la volonté du prince, ne faisait point loi pour le clergé : il y avait là une question controversée qui relevait de l’appréciation du. prêtre à qui les comédiens de la troupe du roi demandaient les sacrements. […] Inutile de rien ajouter, si ce n’est que cette loi de l’Église était alors la loi de l’État. Trois ans après la mort de Molière, cette même loi fut appliquée au comédien Rosimond, quoiqu’il passât pour bon chrétien et eût composé’ des Vies des Saints fort édifiantes ; elle le fut plus tard à Adrienne Lecouvreur et, dans notre siècle, a Mlle Raucourt.

/ 115