D’autre part, un marquis françois Qui soupire dessous ses lois, Se servant de tout stratagème, Pour voir ce rare objet qu’il aime, (Car, comme on sait, l’amour est fin,) Fait si bien qu’il l’enlève enfin, Par une intrigue fort jolie. […] Je suivis le barreau pendant cinq ou six mois, Où j’appris à plein fond, l’ordonnance et les lois, Mais quelque temps après me voyant sans pratique, Je quittai là Cujas, et je lui fis la nique : Me voyant sans emploi, je songe où je pouvais Bien servir mon pays, des talents que j’avais ; Mais ne voyant point où, que dans la comédie, Pour qui je me sentais un merveilleux génie, Je formai le dessein de faire en ce métier, Ce qu’on n’avait pas vu, depuis un siècle entier. […] « Non seulement en 1665 il obtint pour sa troupe le titre de Troupe du roi, avec sept mille livres de pension, mais sur les instances réitérées de ses camarades, il demanda et obtint un ordre du roi qui fit défense aux personnes de sa maison d’entrer à la comédie sans payer. » (Voici de quelle façon Grimarest, Vie de Molière, p. 310 et suivantes, détaille ce fait :) « [*]Les mousquetaires, les gardes du corps, les gendarmes, les chevau-légers entraient à la comédie sans payer, et le parterre en était toujours rempli, de sorte que les comédiens pressèrent Molière d’obtenir de Sa Majesté un ordre, pour qu’aucune personne de sa maison n’entrât à la comédie sans payer : le roi le lui accorda ; mais ces messieurs ne trouvèrent pas bon que les comédiens leur fissent imposer une loi si dure, et ils prirent pour un affront qu’ils eussent eu la hardiesse de le demander.