Au fond des amères diatribes d’un Louis Veuillot contre l’immortel auteur de Tartuffe, on discerne un sentiment de justice littéraire plus profond à l’égard du génie de Molière que dans les plates admirations d’un Etienne ou d’un Auger. […] Soixante-quinze documents authentiques, entièrement inédits, venaient éclairer d’un jour nouveau la personne de Molière, de ses parents, de ses alliés et des principaux collaborateurs de sa vie domestique ou littéraire. […] Ces combats purement littéraires, attentivement suivis par un public de fidèles, ont l’avantage de maintenir une sorte d’équilibre instable entre l’étroite rigueur du fait et les entraînements de l’imagination, si facilement dérivée, comme un ballon sans lest, vers les régions illimitées de la fantaisie. […] Les éludes littéraires sur l’œuvre du grand philosophe comique y tiennent la plus large place ; ici plus de controverses ; l’érudition elle-même s’efface devant le jugement affermi du critique sagace et fin. […] Avec Corneille, avec Racine, avec La Fontaine,, qui nous venaient, l’un, d’une grande ville normande, les deux autres, de Picardie ou de Champagne, la province se faisait, dans la gloire littéraire du grand siècle, une telle part, qu’il semblait difficile d’en avoir une plus belle, et, qu’en cela, Paris courait risque d’être surpassé.