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162. (1900) Molière pp. -283

Purgon, qui, à force d’être bien peint, devient général ; eh bien, voilà maintenant des types généraux qui ne sont pas seulement des types généraux ; ils deviennent des êtres concrets, en chair et en os, et que, si vous avez voyagé, vous n’avez jamais pu rencontrer que dans les lieux d’où les fait venir Molière lui-même. […] Chaque fois que la conspiration est en train, ils sont très vifs l’un pour l’autre : rien de plus cérémonieux, de plus guindé, de plus glacé que la façon dont ils se parlent quand elle n’a plus lieu. […] Enfin, messieurs, en troisième lieu, après avoir affranchi la famille de l’autorité paternelle ou conjugale excessive, après l’avoir affranchie des parasites qui s’y introduisaient, Molière a fait pour sa bonne part également une autre révolution. […] On a dit de Molière que son seul livre bien médité, bien lu, bien considéré, pouvait tenir lieu d’expérience. […] Il manque beaucoup aux gens d’esprit, et ils n’ignorent pas ce qui leur manque ; aussi, n’ayant ni le mérite accompli, ni la confiance suprême des sots qui en tient lieu, ils n’arrivent presque jamais à rien.

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