Mais, si j’essayais de les satisfaire en traitant quelque point moins connu de l’histoire des lettres, j’oublierais, Mesdames, que vous faites la meilleure partie de cet auditoire, et que vous ne venez pas chercher ici un travail, mais un noble divertissement. […] Elle a écrit à Oronte ; la lettre surprise est dans les mains d’Alceste ; il accourt furieux, éclate, puis se calme, et lui qui tout à l’heure accusait sa maîtresse, il la prie à genoux de se justifier : À vous prêter les mains ma tendresse consent28 ; Efforcez-vous ici de paraître fidèle, Et je m’efforcerai, moi, de vous croire telle. […] Quand Alceste accourt furieux, avec la lettre qu’il a surprise, elle tâche d’apaiser sa colère, de dissiper ses soupçons, de ménager un rapprochement. […] Son père est Chrysale, un bon bourgeois, à qui les travers de sa femme et de sa sœur ont fait prendre en haine les lettres comme la science. […] Lettre de madame de Staël publiée pour la première fois par M. le baron de Gérando, Mémoires de l’Académie impériale de Metz, année 1864.