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14. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

La critique des modes peut encore entrer avec grace dans les détails, & donner des leçons excellentes, tant aux hommes qui les suivent avec trop d’empressement, qu’à ceux qui se singularisent en ne les suivant pas lorsqu’elles sont bien établies. […] Dira-t-on que cette piece donne de mauvaises leçons, & que les enfants de famille y apprennent à commercer avec les usuriers ? […] Outre que le beau sexe a la science infuse là-dessus, une femme ne joue jamais un tour à son mari dans une comédie, qu’elle ne donne une excellente leçon à tous les tuteurs & à tous les maris du monde, & qu’elle ne nuise en même temps à toutes les personnes de son sexe qui voudroient avoir recours au même stratagême. […] George Dandin méprisé par son beau-pere & sa belle-mere, trompé & roué de coups de bâton par sa femme, forcé de demander excuse à son rival heureux, est une leçon terrible pour tous ceux qui voudroient faire une pareille sottise, la plus grande sans doute. […] Enfin Moliere enfante le Tartufe, cette piece incomparable, qui est une leçon continuelle de morale, dans laquelle chaque mot est l’éloge de la vertu & la satyre du vice.

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