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73. (1900) Molière pp. -283

Cette fois, en effet, au lieu de l’écrivain que l’on connaît, de l’irréprochable, de l’impeccable écrivain, dont on sait la langue constamment exemplaire et définitive, la verve serrée, l’essor hardi, mais toujours sûrement réglé, nous offrons un autre J. […] Le grand poète, il l’a été, dans les plus belles lettres de La Nouvelle Héloïse, et dans les deux lettres à M. de Malesherbes ; c’est presque le sommet de la langue poétique ; le grand tribun, il l’a été dans la lettre à M. de Beaumont. […] Il a dégagé, si je puis ainsi dire, et mis hors d’entraves la vie de société ; d’abord en rappelant au naturel la langue des salons, en délivrant la conversation du clinquant des précieuses ; il a surtout rendu un grand service à la vie de société par sa guerre contre tous les genres de pédantisme. […] les méchantes langues que ces sophistes ! […] Ceux-ci parlent modérément et ne maîtrisent pas toujours leur langue ; celles-là, qui parlent sans cesse, et de tout, ne disent rien que ce qu’il leur faut dire.

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