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59. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Quels nobles sentiments l’auteur a prêtés à son métromane, et dans quel magnifique langage il les lui fait exprimer ! […] Un ton léger et persifleur, une affectation d’insouciance pour tout ce qui touchait à la morale, avaient, en effet, remplacé le cynisme du langage et les nuances tranchantes qui caractérisaient les mœurs du siècle précédent. […] C’est pourquoi le langage qu’il prête à ses acteurs a tout le naturel de l’improvisation, et c’est en effet ainsi que l’on est censé parler au théâtre. […] Son théâtre, comme celui de Shakspeare, n’est point entaché de l’euphuisme, genre d’esprit abstrait, espèce de métaphysique subtile introduite dans le langage, et fort à la mode du temps d’Élisabeth, qui, de l’aveu même de M. […] C’est ce qui ressort clairement du langage plein de passion que Molière lui fait tenir : C’est à vous d’en sortir, vous qui parlez en maître !

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