et n’y trouve-t-on pas un accent plus franc, plus libre, plus original que dans ses chefs-d’œuvre officiels, dans ses oraisons funèbres, où l’étiquette du genre vient gêner son indépendance et imposer à cet esprit si fier et si honnête des altérations assez étranges de la vérité historique, quelquefois même (chose surprenante chez un génie si simple) un langage artificiel, des formules convenues ? […] Les derniers survivans de nos grands écrivains s’étaient déjà aperçus de cette décadence et la déploraient ; La Bruyère et Fénelon regrettent le vieux et rude langage du XVIe siècle, et en même temps, par une contradiction singulière et comme pour payer aussi leur tribut aux faiblesses du temps, ils condamnent le style de Molière. […] Que de langages divers, tour à tour énergiques ou charmans, tous pittoresques et savoureux ! […] Bientôt, sous Louis XIV, tout se calmera et se régularisera ; plus de variété ; tout le monde parlera le même langage, un langage convenu.